Ah, les beaux yeux de Faust, que Hulotte a cru reconnaître sur Fantôme, le mystérieux «chat volant». Faust, Fantôme, qui sont-ils ? Quel est le lien qui les unit ? On ouvre une parenthèse pour vous raconter l’histoire de ces drôles de personnages de la saga « Le Chat de Madame Huant ».

La mère de Faust était une très belle chatte sacrée de Birmanie aux yeux bleu saphir, championne de plusieurs concours de beauté féline et cousine avec la chatte de Karl Lagerfeld.

Un bel été, une troupe d’artistes itinérants, avec leurs matous aventuriers et charmeurs, est passée aux alentours du lieu où elle et ses maîtres passaient leurs vacances. Escapades sur les plages désertes au son des vagues de la mer? Balades au clair de la lune avec le parfum de lavande dans l’air? Personne n’a rien vu ! Mais la portée de chatons qu’elle a mise au monde cette année-là, a été un tantinet bizarre : il y avait Faust, bien sûr. Lui, il était le portrait craché de sa mère. Mais les autres, surtout celui qui a été prénommé Francis, avaient des pelages aux couleurs assez inattendues chez les sacrés de Birmanie…

Les chatons grandissaient heureux et tranquilles. Pourtant le vent de l’aventure a soufflé et les 2 frères, Faust et Francis, se sont sauvés et embarqués clandestinement dans un cirque miteux de passage. Ils rêvaient de courir le monde. Les saltimbanques du cirque ont été ravis en découvrant ces 2 adorables fuyards providentiels : ils ont « embauché » Francis pour remplacer le lapin du magicien qui avait été mangé dans une époque de vaches maigres. Faust, à son tour, a été dressé pour faire des acrobaties et du trapèze.

Leurs vies de saltimbanque a été néanmoins riche d’enseignements: Faust a appris à rugir avec le lion, à se battre avec les tigrons… Francis, à son tour, a découvert la subtilité des arômes exotiques avec la chiromancienne, et a fait des stages intensifs au stand de tir.

Un jour, en revenant d’un tour en Belgique,  le cirque est arrivé à Vandoeuvre. Francis a fait la connaissance de Minette et en est tombé éperdument amoureux. Il a décidé alors d’y rester.

Faust a suivi son frère, mais pour une autre raison : il a entendu parler que dans cette ville il y avait des chats mythiques : le chat de Madame Huant qui avait volé la Joconde pour l’offrir à sa maîtresse ; Mouss, le chat noir, roi du domaine du Charmois; Minouche et le Chat Angora, immortalisés sur des magnifiques tableaux; Hulotte, la poétesse dont la beauté était chantée en vers et en prose ! « Excellent, s’est-il dit, voilà un endroit où les gens  savent reconnaître le talent et la noblesse que, nous, les Chats, possédons ! ». À vrai dire, son statut de star du cirque l’avait rendu légèrement mégalo…

Écrit par Margaux

Suite => Épisode 21b

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Minette s’était préparée, lentement, très concentrée et fière de maintenir tous ces matous en haleine, les yeux rivés sur elle :

« La chatte de Madame Granduc, Hulotte, est installée sur son coussin, près de la fenêtre de la salle à manger de ses maîtres, sa place privilégiée entre deux distractions passionnantes, l’une réelle, le spectacle du dehors, l’autre, virtuelle, le spectacle télévisé.

Ce jour-là elle regarde les mouvements de la rue, peu passante à cette heure-ci, lorsqu’elle voit un petit bonhomme la traverser allègrement, un paquet sous le bras.  » Drôle de petit bonhomme! » (réflexion de chatte!!)

Le lendemain, sous la caresse de son maître, elle l’entend annoncer : » La Joconde a été volée! »

Mais qui a volé la Joconde se demande alors Hulotte, la chatte de la copine de Madame Huant? »

Et elle commence son enquête.

Il était donc vers 10 heures ce matin là quand ce petit bonhomme, drôle de démarche, comme perché sur des béquilles, avait traversé la rue. Elle ne l’avait pas vu monter dans une voiture. L’énergumène s’était évaporé…Elle creuse sa cervelle, interroge ses vibrisses. Des heures et des jours passent à ce travail de recherche.

C’est alors que son maître, un soir, en lisant le journal, déclare : « On a retrouvé la Joconde chez une certaine Madame Huant… » Stupéfaction dans l’appartement!!

Mais, bien sûr, se dit alors Hulotte, ignorant la conversation autour d’elle, Madame Huant, qui vient régulièrement à la maison prendre le thé, se plaît à répéter : »Au Louvre, le tableau que je préfère est celui de la Joconde « . Et le chat de Madame Huant aime faire plaisir. C’était donc lui, déguisé en chat botté, qui avait commis le larcin! »

Et Minette d’ajouter, pensive et admirative, :  » Jusqu’où peut aller l’amour d’une bête!? »

Écrit par Bambou

Suite => Épisode 7

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Voici une suite à l’histoire du « Chat de Madame Huant » proposée par Cerise :

Image du Blog bruixeta.centerblog.net
Source : bruixeta.centerblog.net sur centerblog

Plusieurs mois se sont écoulés. Le virus a enfin été éradiqué et, doucement, la vie a repris son cours.L’heure est désormais au grand ménage chez Madame Huant. Les dernières mites qui tentaient de résister n’ont pas eu d’autre choix que celui de battre en retraite. Mais, à défaut de mites, voilà maintenant Madame Huant envahie par des fourmis….dans les jambes !

Elle ressent un irrésistible besoin de bouger et elle décide d’aller faire une promenade au parc de la Pépinière à Nancy.

Toute joyeuse de pouvoir à nouveau se déplacer sans devoir se justifier, elle marche légère et court vêtue… (vêtue oui mais court ça serait pas raisonnable!) donc elle marche, insouciante , traverse la roseraie, passe devant les manèges où les enfants excités semblent vouloir rattraper le temps perdu, et soudain, au détour d’une allée, elle s’arrête. Au loin, elle aperçoit un chat qui, par sa démarche, lui rappelle étrangement son chat disparu.

Intriguée, surprise et folle de joie tout à la fois, elle le regarde en respectant une certaine distance. Il a changé mais pas de doute c’est bien lui. Elle s’approche discrètement et le détaille des pattes à la tête .

Elle découvre un chat complètement métamorphosé. Il a troqué sa combinaison de ramoneur contre un beau costume gris. Il a l’oeil brillant, la moustache frétillante, la démarche élégante . Il est vraiment très classe!

Mais que nous vaut ce changement radical! se demande-t-elle. Lui que nous avons quitté fréquentant les mauvais quartiers de Vandoeuvre, traînant avec Jack, Berthe, Francis, draguant à droite, draguant à gauche, le cœur battant tantôt pour Minette la catin, tantôt pour Hulotte la petite bourgeoise. Elle retrouve un chat à l’allure désinvolte, qui se promène tranquillement, humant une fleur par-ci, admirant un arbre par-là, chassant délicatement un papillon, et surtout…il n’est pas seul.

Écrit par Cerise

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Hulotte est songeuse. On le serait à moins. C’est une période très étrange : un chat-volant (c’est vrai qu’il existe des poissons-volants!!) Mais un chat qui l’emporte dans les airs si haut! Puis il y a aussi des chats couards, elle ne peut voir les choses autrement, en tout cas pas à l’instant… Puis toutes ces vitrines aux volets clos, ces voitures à compter sur les griffes d’une patte, ces trottoirs quasiment déserts avec toutefois quelques passants qui jouent à se masquer…

Une idée fulgurante lui traverse l’esprit, venant réenchanter ses pensées.
Et si elle organisait un bal masqué? Le bal masqué des chats? Y retrouverait-elle tous ces messieurs-chats qui lui font tant tourner la tête?

Au milieu du parc, on mettra une boîte où chacun pourra déposer un mot sur un petit cœur adressé au chat de son choix, dévoilant ses sentiments les plus sincères. Cela lui permettra certainement de voir plus clair.

Eh bien oui, c’est décidé! Et ainsi a été fait !

Le soir du bal, la lune s’était voilé la face d’un épais masque de nuages . Jusqu’au petit matin, les chats ont joué au chat et à la souris, à chat perché, et à toutes sortes de jeux masqués que les humains ne connaissent pas, seulement éclairés par l’éclat de leurs yeux chargés de promesses.

Et les chats ont quitté le bal. Seuls restent dans la boîte les messages destinés à Hulotte.

Pendant que Minette lit celui du Chat derrière un bosquet:

La douceur de ton regard, la chaleur de ta voix
Accompagneront ma nouvelle vie.
Tu seras infidèle, je le serai aussi
Mais je sais que tu m’attendras,
Nous nous retrouverons un jour.

Fantôme découvre le poème de Hulotte :

Coeur brisé…soulevée par une folle énergie…
Vous m’avez sauvé la vie…
Qu’importe qui vous étiez. Vous m’avez appris.
Et chaque soir « l’oeil du chat » me guérit.

Il redevient Faust et sort de sa poche les mots qu’il n’a pas osé glisser dans la boîte, pour Hulotte et pour son alter-ego :

Du haut de ma tour d’ivoire,
Entre les allées fleuries je peux t’entrevoir
Vers un autre tu détournes ton regard
Sans songer à changer ton histoire
J’aimerais tant arriver à t’émouvoir
Qu’une brève seconde dérisoire…

Ces 7 vies on se les partage,
Dos et devant d’une seule image,
Le jour et la nuit , le calme et la rage,
Jekyll et Hide, dandy et sauvage,
Pile et face, peur et courage ?
Tout est bon pour abattre les cages.

Hulotte à son tour se saisit fébrilement des textes qui lui sont adressés ,le cœur envahi d’émotion :

Je ne suis pas le prince des nuées
Comme l’albatros aux ailes brisées
Sur le pont de la vie je rampe
Espérant un jour voler
Vers le diamant de tes yeux et de tes rêves.
Fregull

Je n’ai été qu’un spectre dans ta vie
Un vaisseau fantôme dans la nuit
Des instants volés de poésie
Le temps suspendu à l’infini
Ciel et terre en pleine harmonie
Fantôme

Et le Chat , en route vers son destin répète inlassablement le message de Hulotte :

Sur un arbre, lovés,
Nous avons échangé
Des mots bleus
Des mots bleu-nuit.
Tu as fui.
Es-tu si loin?
« Va je ne te hais point! »

Coécrit par Gudule, Bambou et Margaux

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Hulotte sort d’un rêve? réfléchit, ne comprend pas.

Ces instants pleins comme une lune, un bonheur à portée de main, elle les a vécus. Puis ce molosse, ce perturbateur à maudire, à expédier aux enfers, elle l’a vu. Puis cet envol étrange, une attraction comme celle qui déchaîne les mers et bouscule la gente féminine…

Il lui semblait être enveloppée dans un voile, légère comme une plume (ou comme la mégère apprivoisée) et pourtant, accrochée à une forme et, dans un souffle, ces mots  » je t’aime », une voix chaude qu’elle n’oubliera pas. Hulotte est littéralement bouleversée et cherche à mettre de l’ordre dans ses idées.

Elle se revoit coincée sur l’arbre, Fregull était descendu pour chercher de l’aide, quand cette mystérieuse créature amie de Minette, s’est approchée en disant : « Monte sur mon dos et accroche toi bien ! ». La minute d’après, ils n’étaient pas par terre, mais sur l’arbre à côté dans une branche encore plus haute qu’avant. Quelques sauts plus tard et ils étaient sur le toit du petit kiosque, celui qui est au milieu des parterres des roses.

Il l’a posée sur la toiture et a dit : « Ici c’est le meilleur endroit du parc pour admirer le ciel. Tu vois comme Séléné est majestueuse ce soir ? Mais elle se cache derrière un nuage, car sa beauté pâlit devant la tienne, ma chère Hulotte » Regarde la magnifique nébuleuse avec l’étoile bleue en son milieu. C’est « l’œil du chat ». Oui, nous les chats, nous sommes dans le ciel, n’oublies jamais que nous sommes des animaux sacrés, les égyptiens nous adoraient et à Rome, jusqu’aujourd’hui, tous les chats, même ceux de la rue, sont vénérés comme des rois. Tu es une déesse et une reine.

Mais à présent, il faut que je te laisse partir, rejoindre ton amoureux. Il a de la chance, certainement il est un vrai chat, qui assume ses adresses et maladresses. Moi, pour vivre ma liberté, il faut que je me cache dans l’ombre, que je défende mon territoire grâce à la terreur que j’inspire. Je ne t’accompagne pas, il y a trop de lumière dans les rues. Personne n’osera te molester, car tu es sous ma protection. Et il l’a descendue du toit.

A ce moment-là, la lune est sortie de derrière le nuage. Sa lueur s’est reflétée sur les yeux de Fantôme, comme si l’étoile la plus lumineuse de « l’Oeil du Chat » s’était dédoublée, descendue sur terre et posée sur son museau. Hulotte a pu alors apercevoir ses yeux, qui brillaient de mille feux en la regardant. Ils étaient d’un bleu couleur saphir …comme ceux de Faust !

Mais il avait déjà disparu dans la nuit…A-t-il vraiment dit « Je t’aime » en partant?

Coécrit par Bambou et Margaux

Suite => Épisode 21a

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Queue basse, Faust a traversé le salon, indifférent aux appels de sa maîtresse qui demandait sa compagnie pour voir sa série préférée à la télé. Il l’a ignorée royalement et est allé se mettre entre les « draps » en soie de son lit,  à imaginer sa Hulotte en train de faire les yeux doux à ce « chat de gouttière », certes sympathique selon Minette,  mais peut-être  incapable de l’apprécier à sa juste valeur. Mais ses pensées noires n’ont pas duré longtemps.

Quelques minutes plus tard, il a entendu un vacarme énorme qui venait du parc. Et entre les cacardements des jars, les gloussements des dindons, les drensements des cygnes, il a pu distinguer les miaulements désespérés de Hulotte en demandant « Au secours » et les cris de Minette l’appelant en dessous de son balcon.

Le problème était que, comme tout le monde le sait, il est aisé pour les chats de monter sur les arbres, mais, descendre, c’est une autre paire de manches. Le chat de Madame Huant, lui, il savait le faire, mais la pauvre Hulotte avait trop peur pour le suivre.  En se  rendant compte qu’elle était coincée là-haut sans pouvoir retourner auprès de sa maîtresse, la petite a complètement paniqué et s’est mis à hurler, en réveillant ainsi tous les animaux du parc.

Minette, qui était dans les parages savait bien que son seul salut  était Fantôme, le roi des hauteurs, un vrai « spiderchat », le seul qui montait et descendait de ces arbres les yeux fermés. C’est pour cela qu’elle est allée voir Faust, dans l’espoir qu’il puisse l’appeler, lui, son grand ami.

Et effectivement, surgissant comme du néant, Fantôme est apparu. Sans hésiter, il a grimpé sur le marronnier, a mis Hulotte sur son dos, a fait un grand saut et, comme par magie, les deux ont disparu dans la nuit. Ceux qui ont regardé le ciel à ce moment-là ont pu voir les silhouettes de Hulotte et de sa monture dessinées contre la pleine lune, survolant les arbres.

Sur un banc du Parc Pouille, redevenu silencieux, le chat de Madame Huant et Minette se sont regardés, interrogatifs : Où était passé Hulotte ?

Écrit par Margaux

Suite => Épisode 21

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Ludwig s’est effacé avec son duo si peu sympathique. Mais la vie continue au parc Pouille avec un nouveau témoin : Margaux. La plume est à toi, chère amie !!

Gudule

Du balcon d’un duplex situé tout en haut d’un immeuble à côté du Parc Pouille, un chat birman aux yeux couleur saphir observe la ville. Son nom est Faust. Selon sa maîtresse, une bourgeoise aux faux airs d’aristocrate, son pedigree remonte sur plusieurs générations, il ne mange que des croquettes au saumon et a même un « personal » toiletteur pour s’occuper de son pelage… Caché dans son sac, elle l’amène voir des conférences, des concerts, des spectacles, ce qui fait de lui, selon elle, un chat branché et savant.

Néanmoins, pour ses semblables, les autres félins du quartier, c’est une toute autre histoire. Ils le trouvent snobinard et bizarre et se demandent : « C’est quoi ce chat qui ne mange pas de souris, ne traîne pas avec les autres matous du coin et fuit les bagarres ? Une « poule mouillée », c’est sûr !  Mais cela, personne n’oserait lui dire en face. Car Faust a quand même deux amis de poids dans la communauté : d’un côté Minette, la chatte de rue au grand cœur, et de l’autre, Fantôme, un mystérieux chat qui hante la bande de Francis et domine le haut des arbres du parc la nuit, de la même façon que Francis fait la loi sur les allées et trottoirs.

Et ainsi tout allait bien pour Faust jusqu’au moment où ce satané virus est entré dans la vie de sa maîtresse. Quelle cruauté ! Elle, une dame de haut rang, obligée de jouer des coudes pour s’approvisionner et même de s’occuper toute seule de ses cheveux ! Heureusement, grâce à lui, elle pouvait se promener un peu autour du parc, et cela intéressait Faust au plus au point. Car, lors de ses sorties il avait l’espoir de rencontrer à nouveau celle qui a fait chavirer son cœur : Hulotte !

Elle était tellement gracieuse cette petite chatte…jolie, cultivée et raffinée, Minette disait qu’elle savait même écrire des poèmes…quand il la voyait, il miaulait, aguicheur, soulevait sa belle queue soyeuse, lui lançait des regards pénétrants avec ses yeux saphir, s’épanchait  à étaler sa vaste culture… Mais rien, aucune réaction, visiblement Hulotte n’était pas intéressée. Mais pourquoi ? Comme les autres, trouvait-elle qu’il était trop snob ? Ou peut-être quelqu’un d’autre habitait déjà son cœur ?

Hélas, ce soir-là il a eu une réponse à ses questions. De son balcon, il a entendu les aboiements du molosse, et ensuite il a vu sa chère Hulotte entrer dans le parc et grimper sur le marronnier, accompagnée par un autre chat. En les voyant ensemble, il a tout compris. C’était le chat de madame Huant qu’elle aimait ! Effondré, il a tourné le dos à la scène et est entré se coucher…sans savoir que la nuit lui réservait encore pas mal de surprises !

Écrit par Margaux

Suite => Épisode 20

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Chacun sait que le chat a un ennemi héréditaire. Justement Ludwig connaît Bébert et son chien Adolf, un de ces couples bêtes et méchants dans lequel l’un ne vaut pas mieux que l’autre.

Prêtons-lui  la plume.

Gudule

Bébert habite au 6° au milieu de voisins qui le regardent de travers depuis qu’il a adopté un berger allemand nommé Adolf. Ainsi il a voulu montrer non pas qu’il était le plus fort, mais qu’il ne craignait plus les quolibets et les insultes des petits sauvageons du quartier. Avec son molosse, il est enfin quelqu’un ! Adolf est devenu agressif envers la race féline depuis le jour où il a avancé son museau vers un chat sournois qui de sa patte aux griffes acérées lui a transformé la truffe en une chose sanglante. Adolf est en guerre !!!

Comme tous les soirs, en sortant de l’immeuble, Bébert lui ordonne : « cherche » pour l’exciter car il sait que la plupart de ses voisins possèdent un chat. Adolf a déjà repéré dans la pénombre deux silhouettes suspectes et il attend avec impatience que son maître le libère pour sa course quotidienne ; Il va donner une leçon à ces minets. Lorsque le mousqueton le lâche, il s’élance vers ses deux cibles qui sont en train de se faire des câlins et émettent des miaouuuuuu impudiques. Je vais leur faire voir qui je suis, pense-t-il. Le chat de Mme Huant et sa compagne Hulotte voient  en même temps le justicier Adolf surgir sous la tonnelle, bavant de rage et ils détalent ensemble. Les deux chats savent comment échapper aux chiens, ces bâtards qui ne savent pas grimper aux arbres. On peut même dire qu’ils ont un sérieux entrainement vu le nombre important de Médor et Cie qui leur ont permis d’améliorer leurs performances. Ils savent que leur fuite les conduit vers la clôture dans laquelle se trouve un trou bloquant tout poursuivant. Ils se faufilent sous le grillage et un marronnier centenaire leur offre le salut.

Sauvés ! Ils sont au parc Pouillle.

Après avoir repris leur souffle et mis de l’ordre dans leurs idées, ils comprennent  qu’ils ne sont pas si mal que cela sur le marronnier.

Miaouuuuu, miaouuuuuuu !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Adolf, en aboyant sa hargne, jure que la prochaine fois, il fera preuve d’une stratégie plus rigoureuse. Puis, en pensant à son maître, il repart sachant ce qui l’attend.

Écrit par Ludwig

Suite => Épisode 19

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Oui, elle est là car Hulotte a une vue perçante, on sait bien, et persane car elle est persane…

De surcroît, sa sensibilité exacerbée a compris le message ému d’un amoureux transi et, au travers ses narines, les effluves d’un impétueux besoin.

Certes, les vers ne sont pas ceux d’un Cyrano mais elle ne prétend pas être Roxane.

Et elle est donc bien là, aux côtés de celui dont elle rêve depuis tant de jours. Enfin ses prières ont été entendues.

En s’approchant, elle frôle un poil un peu humide; Ah! sa maîtresse quelle peste certains jours; elle ne comprend rien au langage des matous. On se demande même si elle comprend…mais bref!

Fregull est encore plus beau la nuit et ce refrain, modestement retravaillé, lui trotte en tête : il a les yeux revolver, il a le regard qui tue…

Cette nuit est si belle! Les étoiles ont doublé leur nombre et leur éclat : Séléné veille bien sûr… Aurore, ce sera pour après…Les arbres se penchent avec attention et délicatesse. Le hibou, un peu voyeur, mais discret malgré tout, retient son hululement. Pas un bruit, seul le chuchotement du vent dans les frondaisons compose une ode aux amoureux.

L’instant est intense, le suspens palpable, mais qui va faire le premier pas?

Fregull prend l’initiative. Il s’oriente vers une tonnelle où les rosiers font écran au reste du monde.

Hulotte le suit, quelques pas derrière. Elle est dans son sillage, elle nage dans le bonheur, elle vogue dans l’éther.

Qui a dit que la vie était dure parfois?

Il grimpe sur un banc l’invitant à une proximité. Elle bondit.

Et alors, commence une roucoulade inattendue:

« H : Je t’attends depuis maintes heures.

Tu es mon héros. Je t’admire.

Ah! ton poil, ton poil, quelle douceur

Ma patte ne peut se retenir.

 

F : Miaouille. Miaouille

Ce que tu me fais là me chatouille

Et me donne le frisson.

Alors, c’est bon?

 

H : C’est tellement bon d’être à tes côtés

Oh mon gentil, mon charmant Fregull!

Combien de fois l’ai je prononcé

Ce prénom que je chante et adule…

 

F : Fregull? Un nouveau?

Moi, j’connais Francis l’costaud.

J’connais l’Turbin.

J’connais même Jean Gabin.

Tu vois, c’est pas d’la frime,

Je rime! »

 

H : Que j’aime entendre ta voix mâle

Que j’aime la brillance de tes yeux

Que j’aime tes paroles gutturales

Dieu, que l’instant est délicieux!

 

F : Ouais c’est vraiment chouette, ma Hulotte.

J’connais ton nom, j’lai entendu :

Ta maîtresse l’a dit. Tu m’bottes

Turlu Turlu Turlututu?? « 

 

Mais mais mais…

Écrit par Bambou

Suite => Épisode 18

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Le chat de Madame Huant était parti, il est revenu.

Qu’a-t-il fait depuis son départ ? Mystère et boule de gomme. A-t-il emprunté le manteau de Freya pour se changer en oiseau et voler dans un monde non confiné ? Secret de chat ! A-t-il vécu une autre de ses neuf vies ? Secret de chat ! Il ne m’a rien dit, à moi Gudule. Donc vous ne le saurez pas non plus aujourd’hui, na!

Il est là ce soir à Vandoeuvre. Ambiance féerique dans la ville déserte. Un délicat souffle de lilas parcourt les rues, donnant vie à des milliards de petites feuilles délicates pendant que se réveille la minuscule faune de la terre et des airs. La lune ronde et polie comme un sou neuf se distrait en jouant avec les ombres et embrasse d’un regard bienveillant et protecteur ce nouveau monde, retour à l’origine des temps.

Ne nous laissons pas emporter, revenons à notre chat. Justement, il sort de l’ombre, habitué à jouer avec le jour et la nuit pour échapper à la maréchaussée plus ou moins allergique à tout ce qui bouge en ces temps de pandémie. Par hasard, il découvre qu’il se retrouve sous les fenêtres de la famille Granduc et la douce silhouette de Hulotte se dessine en ombre chinoise derrière la fenêtre. Il l’avait presque oubliée, mais quelque chose de doux inonde soudain son coeur; le fleuve coule plus vite dans ses veines , et soudain, son sang ne fait qu’un tour. Il va donner une sérénade et répondre aux beaux poèmes de Hulotte.

Notre chat n’est pas poète, mais il avait cru entendre un jour au parc du Charmois qu’il fallait terminer toutes les phrases par le même son. Et il s’époumone avec sa voix de fausset :

Moi qui ne suis qu’une fripouille, ouille,ouille,ouille,

Qui n’ai à t’offrir que mes bafouilles, ouille,ouille,ouille,

Devant tes yeux divins je m’agenouille, ouille,ouille,ouille

Dans les nids, les oiseaux gazouillent, ouille,ouille, ouille

Une fenêtre s’ouvre, une voix s’élève. Espèce d’andouille, je vais te transformer en grenouille. (Il faut noter que cet habitant excédé a utilisé un autre mot se terminant en ouille, notre exquise éducation nous interdit de transcrire la phrase qui le contient).

Une cataracte digne des chutes du Niagara, enfin presque, se déverse dans la rue.

Ouille, ouille, ouille !!! pauvre chat. Et Hulotte a disparu de la fenêtre.

Oh miracle! Elle est là…à ses côtés…

Écrit et illustré par Gudule

Suite => Épisode 17

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