Masque obligatoire. Qu’est ce qu’on a chaud là-dessous et la bouche avec le rouge à lèvres colle au masque. Je respecte. Je cache donc ma bouche purpurine qui est mon atout charme. Enfin c’est ce que me disent ces messieurs! Donc lèvres pulpeuses cachées. Que reste-il ? Deux yeux qui se rapetissent au fil des années et des paupières tombantes. Ajoutez à cela le visage auréolé d’un pourtour de cheveux aux racines blanches. Pour l’atout charme c’est fichu ! Enfin une note positive : pas besoin d’acheter du rouge à lèvres. Après la garde robe à ne pas renouveler puisque je ne sors pas, à présent le rouge à lèvres. Ah oui j’oubliais Ne pas mettre de bagues, bracelets car au retour de courses il faut les désinfecter. Alors partisante du moindre effort je n’en mets pas et n’en achèterai pas. Encore des économies ! Mon banquier va etre content. J’espère qu’il m’appellera pour me féliciter des efforts que je fais. Il est très beau mon banquier. Oui mais moi face à lui, sans mes lèvres purpurines je ne fais pas le poids! Tristesse et décadence . . .

Colette Laville-Dereau

 

Ah ! Ma chevelure ! Coiffeurs fermés. Les cheveux continuent de pousser. Donc quand je vous retrouverai j’aurai les cheveux longs et de plusieurs couleurs. Au lieu d’etre rouge à la racine puis brun comme à présent, ils seront à trois étages : blancs, puis rouges, puis blancs . Nouvelle coiffure, nouvelle couleur et nouveau métier pour moi Je vais me lancer comme influenceuse. Vous me suivez dans mon délire ? C’est valable aussi pour les cheveux des hommes . . . enfin ceux qui ont encore des cheveux . . . !

Colette Laville-Dereau

 

Photos triées, armoires et placards rangés, vous ne savez plus quoi faire ? Il fait beau, rangez vos doudounes, gros chandails et ressortez vos vêtements de printemps Mais vous ne trouvez pas qu’il fait un peu chaud pour un début d’avril ? Si ca se trouve après le coronavirus nous aurons la canicule et il sera recommandé aux personnes âgées de ne pas sortir Aie! Depuis samedi je suis dans cette nouvelle catégorie, alors je ne suis pas prête de sortir, cela va me mener à l’hiver Bon je retourne dans mon dressing repréparer mes vêtements d’hiver Point positif : pas besoin de renouveler ma garde-robe d’été Que d’économies réalisées et avec ces économies partir en voyage . . . Ah non c’est vrai on ne peut pas Quel casse tête ! Pour ceux qui n’auraient pas compris c’était mon billet d’HUMOUR .

Colette Laville-Dereau

Tous les « Billets d’humeur et d’humour d’une confinée » de Colette ICI

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Lorsque le chat revient de sa promenade, sa maîtresse l’empoigne énergiquement et le trempe immédiatement dans l’eau chaude de la baignoire. Chat échaudé craint l’eau chaude, même s’il n’est pas échaudé. Malgré ses miaulements de désespoir, ses coups de griffe rageurs, on le mouille, savonne, frotte, rince, brosse et il se retrouve confus, furieux et parfumé à la rose. Eh oui, la rumeur dit que les animaux de compagnie peuvent véhiculer le virus, Madame Huant applique donc de saines mesures de précaution. Et son chat doit maintenant vivre confiné et porter un masque. Sinon, il prend un bain à chaque sortie et elle lui promet aussi un bon badigeonnage au gel hydro alcoolique.

Comment faire pour avoir un masque, ce produit de luxe introuvable ? Une cagoule de voyou, c’est pour la bande à Francis ; un masque de plongée, c’est réquisitionné pour les hôpitaux ; un bouclier, c’est réservé pour la police quand elle croise les gilets jaunes. A la télévision, un journaliste avisé a montré comment  un string peut remplacer un masque facial. Madame Huant a bien essayé de transformer une culotte petit-bateau, mais a abandonné quand un journaliste encore plus avisé a expliqué comment  ajuster des lanières sur un filtre à café ; il faut noter que la forme en bec de canard du filtre est un signe infaillible d’efficacité.

Et notre chat porte maintenant un masque, très gênant pour croquer les souris qui habitent dans la montagne de pâtes. Il a également très peur depuis qu’il a vu sa maîtresse fabriquer pour lui un gel infâme à partir de pastis et de gelée alimentaire. Ah, non ! Il ne se risquera plus à sortir. Sentir ensuite la rose au pastis, c’est au-dessus de ses forces.

Comme il s’ennuie, il passe son temps à faire de longues siestes, et à imaginer qu’il écrit des poésies :   une autre vie, un autre possible. Le vent lui a encore apporté de jolis vers. Penaud, il ne sait que répondre, aussi maladroit dans l’écriture poétique que dans l’analyse de ses sentiments. Il voudrait bien revoir cette petite Hulotte, mais le virus les sépare, comme Roméo et Juliette, enfin, n’exagérons pas quand même , les parents ont l’air d’accord cette fois-ci. Il a d’ailleurs aussi d’autres rêves bien plus prosaïques : déguster un ortolan, ou un merle à défaut de grive, ou encore une de ces linottes à la tête bien vide, mais à la saveur incomparable, car les souris, à force de manger des pâtes, sont aussi farineuses que les mites.

Écrit par Gudule

Suite => Épisode 15

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Revêrie en bord de mer de Maryse DEPREZ

Technique : Pastel sec

Dimensions : 40cm × 50cm

« Après quelques portraits, voici un personnage en surimpression, sur paysage marin. »

Maryse Deprez

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Monique Dellale nous a fait parvenir cet appel, au cas où vous auriez quelques réserves de tissu :

Bonjour à tous,

Afin de fournir les EHPAD en masques, une association voudrait récupérer du tissu ; voir ci-dessous :
 
Mesdames, Messieurs,

Un groupe de bénévoles « Over the Blues », issus au départ de couturières professionnelles, s’est structuré au niveau national et une antenne existe sur l’agglomération de Nancy.

Ces bénévoles veulent nous aider et acceptent de nous coudre gratuitement 50 surblouses pour chacun des EHPAD de la Fondation.

La première livraison devrait arriver fin de cette semaine, début de la semaine prochaine.

Madame Nathalie De SARS, correspondante locale d’Over the Blues, nous a simplement demandé si nous pouvions lancer un appel aux dons auprès de nos visiteurs pour du tissu (draps) et de l’élastique.

Je vous serais très reconnaissante de relayer et diffuser cet appel auprès des visiteurs et à vos connaissances.Madame De SARS peut être contactée via sa boite mail :  overtheblues.nancy@gmail.com

Que tous ces bénévoles soient sincèrement remercier pour leur contribution et leur dévouement.

Cordialement
Myriam Villaumé
Cadre de Santé
03 83 44 79 60
EHPAD La Sainte Famille
17 Bois Le Duc
54500 Vandoeuvre

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Lampe de Michel SEILLER

Michel SEILLER a réalisé cette lampe « avec ce qui reste, un pavé de rue et une coupe dont la cuisson au four s’est mal passée ». Les bienfaits du recyclage!

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Sans réponse, Hulotte réfléchit. Comment son idole aura-t-il perçu cette poésie, car il l’a reçue télépathiquement en ces temps de restrictions, elle en est convaincue.

Lui, le mystérieux, le pudique, l’intellectuel sûrement, sera-t-il touché, intéressé, séduit ou bien fera-t-il fi de tout ce qu’il pourrait considérer comme un étalage insignifiant, grotesque?.

Depuis deux jours et deux nuits elle ne dort pas. Monsieur et Madame Granduc ont remarqué son changement d’humeur. Elle est maussade, n’a plus d’appétit, ne voit plus la mouche qui la défie, ne regarde même plus la rue, son passe-temps favori.Elle est devenue indifférente à leurs caresses et les évite de plus en plus souvent.

Quelle solitude! Car, pendant tout ce temps, elle cogite inlassablement. Que faire??

Ce poème l’a, c’est certain, désopilé et elle se sent tellement petite, tellement médiocre, tellement piètre…Elle y a pourtant mis toute son envie, tout son désir, toute sa ferveur, toute sa passion.

Elle ne voit donc qu’une solution : en réécrire un, plus fort, plus proche de ce dont il peut rêver. Elle ira feuilleter dans la bibliothèque de ses maîtres. Elle est sûre d’y trouver des livres concernant les chats et notamment les matous et leurs attentes amoureuses. L’espoir revient avec une certaine appréhension malgré tout.

C’est la nuit, quand les ronflements se répondent, qu’elle entreprend ses recherches. Au plus bas des piles, elle croise le regard d’un superbe chartreux annonçant « Contes et légendes sur les chats ». Quelle chance! Elle n’aura pas à escalader toutes les étagères et évitera ainsi  des questionnements en cas de maladresse. 

Elle se plonge alors avec volupté dans la lecture et, parmi toutes ces légendes qu’elle dévore, il en est une qui retient particulièrement son attention et qui lui inspire une nouvelle poésie.

Avec retenue mais ferveur, et avec un tel espoir de rétablir un équilibre elle lui dédiera, sous ce titre:

Sonnet pour un chat

Je ne sais ni ta voix, ni ne connais ton nom.
J’ai vu ton poil soyeux, ta robe protectrice,
Tes yeux démesurés dont la nuit est complice.
Ton sanctuaire est situé au creux de ta maison.

Pourtant, dans le royaume de la déesse Freya
Qui laisse guider son char par ses deux chats sublimes,
Ressentant pour chacun une fierté légitime,
J’y retrouve ton port, je te retrouve là.

J’ai vu que certains soirs, quand Séléné, là-haut
Allume le ciel sombre de son précieux flambeau,
Un attelage voisin, friand de crépuscule

L’accompagne, fidèle, et sans compétition
En regardant la terre avec admiration.
Je te prénomme alors, je t’appelle Fregull.

Écrit par Bambou

Suite => Épisode 14
 
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Chat Angora d’Arlette THIERY

Technique : Pastel

Dimensions : 30cm x 40cm

« travaillé en une journée sur pastelmat d’après une photo »

Arlette Thiery

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Le chat de Madame Huant ne dort toujours pas, le vent lui susurre une lumineuse poésie. Que c’est beau !  Envahi par une agréable chaleur, il pense alors avec une certaine douceur à cette petite hulotte rencontrée le jour même. Que c’est beau ! Il aimerait aussi être poète.

Tchatte,
Depuis que j’ai vu ta silhouette,
Je scrute au lointain tous les toits.
Je me penche à toutes nos fenêtres.
Comme un chien je suis aux abois.
Je prie, je soupire, je halète,
De ton absence je sens le poids.
Ton ombre, je l’épie, je la guette.
Je la suis, je suis en émoi.
Je t’aperçois, mon sang s’arrête.
Tu disparais, j’ai mal, je bois…
Dans ton cœur, une autre minette?
Dieu que la vie est dure parfois!
Mais j’ai tant de mots dans ma tête,
Je les ai réservés pour toi.
Viens, nous ferons une dînette
Pour le plaisir, pour toi, pour moi.
Je serai, oui, ta midinette.
Si tu veux, tu seras mon roi.
Mon Dieu que la vie est bête
Quand un et un font, qui sait, trois!?
Dimanche je vais à la grand’fête
Des souris, des mulots, des rats.
Je t’attendrai à la guinguette,
Et je vais te dire pourquoi.
Je rêve de partir en goguette
Dans tes pas, à tes pieds, à ton bras.
Minou, minou, que je regrette
Que tu ne me répondes pas!

Écrit par Bambou

Suite =>Épisode 13

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