Le chat de Madame Huant était parti, il est revenu.

Qu’a-t-il fait depuis son départ ? Mystère et boule de gomme. A-t-il emprunté le manteau de Freya pour se changer en oiseau et voler dans un monde non confiné ? Secret de chat ! A-t-il vécu une autre de ses neuf vies ? Secret de chat ! Il ne m’a rien dit, à moi Gudule. Donc vous ne le saurez pas non plus aujourd’hui, na!

Il est là ce soir à Vandoeuvre. Ambiance féerique dans la ville déserte. Un délicat souffle de lilas parcourt les rues, donnant vie à des milliards de petites feuilles délicates pendant que se réveille la minuscule faune de la terre et des airs. La lune ronde et polie comme un sou neuf se distrait en jouant avec les ombres et embrasse d’un regard bienveillant et protecteur ce nouveau monde, retour à l’origine des temps.

Ne nous laissons pas emporter, revenons à notre chat. Justement, il sort de l’ombre, habitué à jouer avec le jour et la nuit pour échapper à la maréchaussée plus ou moins allergique à tout ce qui bouge en ces temps de pandémie. Par hasard, il découvre qu’il se retrouve sous les fenêtres de la famille Granduc et la douce silhouette de Hulotte se dessine en ombre chinoise derrière la fenêtre. Il l’avait presque oubliée, mais quelque chose de doux inonde soudain son coeur; le fleuve coule plus vite dans ses veines , et soudain, son sang ne fait qu’un tour. Il va donner une sérénade et répondre aux beaux poèmes de Hulotte.

Notre chat n’est pas poète, mais il avait cru entendre un jour au parc du Charmois qu’il fallait terminer toutes les phrases par le même son. Et il s’époumone avec sa voix de fausset :

Moi qui ne suis qu’une fripouille, ouille,ouille,ouille,

Qui n’ai à t’offrir que mes bafouilles, ouille,ouille,ouille,

Devant tes yeux divins je m’agenouille, ouille,ouille,ouille

Dans les nids, les oiseaux gazouillent, ouille,ouille, ouille

Une fenêtre s’ouvre, une voix s’élève. Espèce d’andouille, je vais te transformer en grenouille. (Il faut noter que cet habitant excédé a utilisé un autre mot se terminant en ouille, notre exquise éducation nous interdit de transcrire la phrase qui le contient).

Une cataracte digne des chutes du Niagara, enfin presque, se déverse dans la rue.

Ouille, ouille, ouille !!! pauvre chat. Et Hulotte a disparu de la fenêtre.

Oh miracle! Elle est là…à ses côtés…

Écrit et illustré par Gudule

Suite => Épisode 17

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Pendant que notre chat se morfond, les deux adolescents que nous avons croisés il y a quelques jours poursuivent leur bonne action dans la ville, ils descellent tous les panneaux d’interdiction de stationner, de sens interdit, de limitation de vitesse qui ne servent plus à rien puisque les rues sont vides. Parallèlement, ils reprennent leurs bonnes vieilles habitudes en rôdant dans la ville à la recherche de quelque chose d’inintéressant à faire.

Ils aperçoivent Madame Huant qui revient du supermarché, à peine remise de la crise de foie provoquée par les yaourts périmés. Qu’elle est jaune ! se disent-ils. Ils lisent son nom sur la boîte à lettres : Anne Huant., Huant Anne… Wuhan… Elle est chinoise ! C’est elle qui a apporté le virus dans la ville. Un président à cheveux jaunes a bien souligné la responsabilité des Chinois, il ne se trompe jamais.

Ils vont participer à la chasse aux sorcières avec leurs maigres moyens. Rappelons que les grands bûchers si efficaces au Moyen-âge sont passés de mode et que le couvre-feu interdit les feux de joie la nuit. A la nuit tombante, ils décident de faire peur à Madame Huant en frappant violemment à la porte. La vieille serrure cède, la porte libère un escadron de mites qui aveugle les galopins, ils fuient à la vitesse de l’éclair en se frottant les yeux. Vous le savez : les mites, c’est tout petit, mais c’est farineux et ça brûle les yeux.

Le chat terrorisé devant la porte ouverte entend alors sa maîtresse. Ah ! Tu as réussi à ouvrir la porte, sale bête ! Eh bien sors !

Notre chat sait ce qui l’attend s‘il revient à la maison : la baignoire, le shampoing à la rose, la solution au pastis.

Il erre un peu, rencontre Minette. Ah ! Il est beau avec sa tête de canard et son parfum de courtisane. Et elle l’a bien vu l’autre jour, minaudant devant une petite sans intérêt qui se roulait sans vergogne devant lui.

Et elle, Minette, ne passe-elle pas tout son temps avec la bande à Francis ? Ne ferme-il pas les yeux à propos de ses activités sur les trottoirs de la ville ?

Querelle de vieux couple entre deux êtres incapables de s’entendre… mais tout aussi incapables de vivre l’un sans l’autre.

 Et notre chat s’en va… Minette… Hulotte… Liberté…. Il s’éloigne..

 Et on ne le voit plus…

Écrit par Gudule

Suite => Épisode 16

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Bernadette Bréhat nous a envoyé ceci à propos du moment que nous traversons :

« Comme beaucoup, j’ai relu « La peste » de Camus… Une réflexion toujours d’actualité.

Deux liens ci-dessus.

Le premier mène à une courte vidéo, le second vers un article plus long et peut-être plus ardu.

 

Penser l’après : En quoi Camus est-il indispensable pour nous aider à sortir de la crise ?

Continuons sérieusement notre confinement, alors que certains relâchent déjà leurs efforts!… »

Vous pouvez télécharger gratuitement le livre « La Peste » en PDF ou EPUB ICI

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Masque obligatoire. Qu’est ce qu’on a chaud là-dessous et la bouche avec le rouge à lèvres colle au masque. Je respecte. Je cache donc ma bouche purpurine qui est mon atout charme. Enfin c’est ce que me disent ces messieurs! Donc lèvres pulpeuses cachées. Que reste-il ? Deux yeux qui se rapetissent au fil des années et des paupières tombantes. Ajoutez à cela le visage auréolé d’un pourtour de cheveux aux racines blanches. Pour l’atout charme c’est fichu ! Enfin une note positive : pas besoin d’acheter du rouge à lèvres. Après la garde robe à ne pas renouveler puisque je ne sors pas, à présent le rouge à lèvres. Ah oui j’oubliais Ne pas mettre de bagues, bracelets car au retour de courses il faut les désinfecter. Alors partisante du moindre effort je n’en mets pas et n’en achèterai pas. Encore des économies ! Mon banquier va etre content. J’espère qu’il m’appellera pour me féliciter des efforts que je fais. Il est très beau mon banquier. Oui mais moi face à lui, sans mes lèvres purpurines je ne fais pas le poids! Tristesse et décadence . . .

Colette Laville-Dereau

 

Ah ! Ma chevelure ! Coiffeurs fermés. Les cheveux continuent de pousser. Donc quand je vous retrouverai j’aurai les cheveux longs et de plusieurs couleurs. Au lieu d’etre rouge à la racine puis brun comme à présent, ils seront à trois étages : blancs, puis rouges, puis blancs . Nouvelle coiffure, nouvelle couleur et nouveau métier pour moi Je vais me lancer comme influenceuse. Vous me suivez dans mon délire ? C’est valable aussi pour les cheveux des hommes . . . enfin ceux qui ont encore des cheveux . . . !

Colette Laville-Dereau

 

Photos triées, armoires et placards rangés, vous ne savez plus quoi faire ? Il fait beau, rangez vos doudounes, gros chandails et ressortez vos vêtements de printemps Mais vous ne trouvez pas qu’il fait un peu chaud pour un début d’avril ? Si ca se trouve après le coronavirus nous aurons la canicule et il sera recommandé aux personnes âgées de ne pas sortir Aie! Depuis samedi je suis dans cette nouvelle catégorie, alors je ne suis pas prête de sortir, cela va me mener à l’hiver Bon je retourne dans mon dressing repréparer mes vêtements d’hiver Point positif : pas besoin de renouveler ma garde-robe d’été Que d’économies réalisées et avec ces économies partir en voyage . . . Ah non c’est vrai on ne peut pas Quel casse tête ! Pour ceux qui n’auraient pas compris c’était mon billet d’HUMOUR .

Colette Laville-Dereau

Tous les « Billets d’humeur et d’humour d’une confinée » de Colette ICI

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