C’est en regardant Zorro à la télé, que Faust a trouvé la solution pour pimenter sa vie : « Je ne suis pas un renard, mais je peux mener une double vie moi aussi ! Le jour,  je resterai sagement avec ma maîtresse. La nuit je descendrai au parc pour conquérir un territoire à moi, comme tous les chats qui se respectent. »

Aussitôt dit, aussitôt fait !

Aux heures où tous les chats sont gris, n’ayant que Séléné pour témoin, Faust laissait en catimini sa tour d’ivoire et partait à l’aventure. En arrivant au parc, pour ne pas être vu, il se déplaçait en sautant entre les branches des arbres, comme un trapéziste. A l’approche des matous inamicaux, il rugissait comme un lion (merci le cirque !). La clientèle de Francis fuyait, apeurée. Les acolytes de ce dernier, qui ont essayé de l’attraper, sont vite partis en débandade, car ses coups de griffe étaient tellement puissants, qu’ils croyaient avoir affaire à un tigre ! Et avant l’aube, telle une flèche, il escaladait son immeuble et se volatilisait. D’où le surnom que les autres chats murmuraient entre la crainte et le respect : Fantôme…

Bien sûr, Francis a réagi à cette invasion de son domaine, et la bagarre entre les deux a perturbé les nuits des habitants du Parc Pouille. Caïn et Abel, Remus et Romulus ? Non, Fantôme et Francis ! Donc, les hostilités n’ont pas duré longtemps…au fond, les deux frères s’aimaient, malgré leurs différences.

Entre eux, un pacte a alors été mis en place : Francis ferait la loi sur les allées et trottoirs du parc et Fantôme serait le roi sur le haut des arbres et des bâtiments. Et surtout, ils se sont jurés de ne jamais révéler à personne que Fantôme et Faust sont le même chat et que Francis est leur frère.

La seule qui connaît toute leur histoire est Minette…et maintenant nous…pssst !

Écrit par Margaux

Suite => Épisode 22

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Voici la continuation de l’histoire de Faust, après son arrivée à Vandoeuvre…

L’histoire d’amour entre Minette et Francis n’a pas duré, mais entre-temps elle l’a présenté aux gens qui comptaient dans le milieu du quartier. Avec ses connaissances en herbes aromatiques et sa dextérité aux sports du tir, il s’est vite intégré au monde des affaires du parc Pouille, sous le surnom de Francis, le Belge.

Pour Faust, contrairement à son frère, il n’était pas question de fréquenter le bas monde, ni de tuer des souris pour manger « Jamais de la vie ! Je suis un chat hédoniste, moi ! » , se disait-il. Alors il s’est mis à faire des numéros d’acrobatie dans les parcs, les places, enfin partout où il y avait du monde pour l’admirer. Mais oui, les applaudissements, c’est cela que notre minet aimait par dessus tout !

Lors de l’une de ses représentations, une jeune femme portant un beau chapeau s’est approchée et l’a caressé. « Tiens, elle me rappelle la dame dont on voyait la photo partout, quand le cirque est passé en Angleterre . Voilà une maîtresse avec qui j’aimerais passer quelques unes de mes 7 vies », s’est-il dit. Le coup de foudre a été réciproque…

Illustration Château du Charmois de Michel DAROUX

Elle l’a adopté, bichonné et a fait de lui un minet érudit et raffiné, un vrai « chat de bibliothèque ». Lors de leurs promenades à Vandoeuvre, ils ont visité le Château du Montet, le Château du Charmois, le vieux village, l’hippodrome… Sa maîtresse avait toujours sur elle le livre « Vandoeuvre, coup de cœur* », et lisait pour lui, enchanté, l’histoire des sites visités.

Néanmoins, cette vie calme et rangée ne lui convenait qu’à moitié…du haut de sa tour, qui jouxtait le Parc Pouille, il pouvait voir, avec une pointe de jalousie, les péripéties de son frère et des autres matous du quartier, si pauvres néanmoins si libres « Miaou, si je pouvais faire pareil sans que ma maîtresse se fasse des soucis…», soupirait-il entre ses vibrisses.

Un jour, en regardant sa série favorite à la télé, il a trouvé la solution à son problème. Quelle était cette série ? Comment a-t-il fait ? A suivre…

Écrit par Margaux

* »Vandoeuvre Coup de Coeur » de Danièle Verdenal-Joux
Association des Amis des Arts et de l’Histoire de Vandoeuvre
éd. Gérard Louis
2003

Suite => Épisode 21c

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Ah, les beaux yeux de Faust, que Hulotte a cru reconnaître sur Fantôme, le mystérieux «chat volant». Faust, Fantôme, qui sont-ils ? Quel est le lien qui les unit ? On ouvre une parenthèse pour vous raconter l’histoire de ces drôles de personnages de la saga « Le Chat de Madame Huant ».

La mère de Faust était une très belle chatte sacrée de Birmanie aux yeux bleu saphir, championne de plusieurs concours de beauté féline et cousine avec la chatte de Karl Lagerfeld.

Un bel été, une troupe d’artistes itinérants, avec leurs matous aventuriers et charmeurs, est passée aux alentours du lieu où elle et ses maîtres passaient leurs vacances. Escapades sur les plages désertes au son des vagues de la mer? Balades au clair de la lune avec le parfum de lavande dans l’air? Personne n’a rien vu ! Mais la portée de chatons qu’elle a mise au monde cette année-là, a été un tantinet bizarre : il y avait Faust, bien sûr. Lui, il était le portrait craché de sa mère. Mais les autres, surtout celui qui a été prénommé Francis, avaient des pelages aux couleurs assez inattendues chez les sacrés de Birmanie…

Les chatons grandissaient heureux et tranquilles. Pourtant le vent de l’aventure a soufflé et les 2 frères, Faust et Francis, se sont sauvés et embarqués clandestinement dans un cirque miteux de passage. Ils rêvaient de courir le monde. Les saltimbanques du cirque ont été ravis en découvrant ces 2 adorables fuyards providentiels : ils ont « embauché » Francis pour remplacer le lapin du magicien qui avait été mangé dans une époque de vaches maigres. Faust, à son tour, a été dressé pour faire des acrobaties et du trapèze.

Leurs vies de saltimbanque a été néanmoins riche d’enseignements: Faust a appris à rugir avec le lion, à se battre avec les tigrons… Francis, à son tour, a découvert la subtilité des arômes exotiques avec la chiromancienne, et a fait des stages intensifs au stand de tir.

Un jour, en revenant d’un tour en Belgique,  le cirque est arrivé à Vandoeuvre. Francis a fait la connaissance de Minette et en est tombé éperdument amoureux. Il a décidé alors d’y rester.

Faust a suivi son frère, mais pour une autre raison : il a entendu parler que dans cette ville il y avait des chats mythiques : le chat de Madame Huant qui avait volé la Joconde pour l’offrir à sa maîtresse ; Mouss, le chat noir, roi du domaine du Charmois; Minouche et le Chat Angora, immortalisés sur des magnifiques tableaux; Hulotte, la poétesse dont la beauté était chantée en vers et en prose ! « Excellent, s’est-il dit, voilà un endroit où les gens  savent reconnaître le talent et la noblesse que, nous, les Chats, possédons ! ». À vrai dire, son statut de star du cirque l’avait rendu légèrement mégalo…

Écrit par Margaux

Suite => Épisode 21b

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Minette s’était préparée, lentement, très concentrée et fière de maintenir tous ces matous en haleine, les yeux rivés sur elle :

« La chatte de Madame Granduc, Hulotte, est installée sur son coussin, près de la fenêtre de la salle à manger de ses maîtres, sa place privilégiée entre deux distractions passionnantes, l’une réelle, le spectacle du dehors, l’autre, virtuelle, le spectacle télévisé.

Ce jour-là elle regarde les mouvements de la rue, peu passante à cette heure-ci, lorsqu’elle voit un petit bonhomme la traverser allègrement, un paquet sous le bras.  » Drôle de petit bonhomme! » (réflexion de chatte!!)

Le lendemain, sous la caresse de son maître, elle l’entend annoncer : » La Joconde a été volée! »

Mais qui a volé la Joconde se demande alors Hulotte, la chatte de la copine de Madame Huant? »

Et elle commence son enquête.

Il était donc vers 10 heures ce matin là quand ce petit bonhomme, drôle de démarche, comme perché sur des béquilles, avait traversé la rue. Elle ne l’avait pas vu monter dans une voiture. L’énergumène s’était évaporé…Elle creuse sa cervelle, interroge ses vibrisses. Des heures et des jours passent à ce travail de recherche.

C’est alors que son maître, un soir, en lisant le journal, déclare : « On a retrouvé la Joconde chez une certaine Madame Huant… » Stupéfaction dans l’appartement!!

Mais, bien sûr, se dit alors Hulotte, ignorant la conversation autour d’elle, Madame Huant, qui vient régulièrement à la maison prendre le thé, se plaît à répéter : »Au Louvre, le tableau que je préfère est celui de la Joconde « . Et le chat de Madame Huant aime faire plaisir. C’était donc lui, déguisé en chat botté, qui avait commis le larcin! »

Et Minette d’ajouter, pensive et admirative, :  » Jusqu’où peut aller l’amour d’une bête!? »

Écrit par Bambou

Suite => Épisode 7

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Alors que le chat de Madame Huant était plongé dans un état comateux, Francis a annoncé à sa bande l’exploit de ce chat dont parlent tous les réseaux sociaux : un chat ayant déjoué la vigilance des gardes du Louvre et décroché, seul, la Joconde pour l’offrir à sa maîtresse. Francis, le caïd, sourit, perplexe, dans ses moustaches…

Minette, au courant de tous les bruits de la rue, lui avait affirmé que oui, c’était vrai, et qu’elle connaissait le chat, que la confidence lui avait été faite par une chatte digne de confiance.

– » Tu connais ce chat?  » avait rétorqué Francis, un peu suspicieux, un peu jaloux.
Mais il savait aussi la franchise de Minette et son regard ne la démentait pas.

–  » Dis-moi, Minette,tu sais où il habite? Faut-il qu’il soit déluré et costaud! J’aimerais bien le rencontrer, une belle recrue en perspective…Tu pourrais me guider un peu?

–  » Et bien! Regarde sur ce banc : ce chat, c’est lui!

Francis se laisse choir. Il n’en croit ni ses yeux, ni ses oreilles Quoi! çà alors! Ce minet qui ne résiste pas à deux brins d’herbe! Il va lui élever une statue au parc… et demander à Minette de tout lui raconter dans le détail.

Écrit par Bambou

Suite => Épisode 6b

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Voici la deuxième partie de la suite proposée par Cerise pour le feuilleton « Le Chat de Madame Huant« .

Viktor Pavlushin via Pinterest

Accrochée à sa patte, marchant pattes dessus pattes dessous, une toute petite souris essaye tant bien que mal de tenir le rythme. Ils forment un couple aussi original qu’inattendu qui attire beaucoup les regards des promeneurs mais cela n’a pas l’air de les déranger, ils ignorent les moqueries. Ils semblent très heureux et surtout très amoureux .Voilà donc la raison de ce changement, notre matou est tombé dans le doux piège de l’amour !

Ni tenant plus Madame Huant court vers lui. Le chat d’abord étonné, est très heureux de retrouver sa maîtresse.

L’effet de surprise passé ainsi que les effusions de rigueur dans de telles circonstances, notre matou est fier de lui présenter l’élue de son cœur. Madame Huant, toute émue, les félicite chat-leureusement et tous deux lui sourient (humour!)

Curieuse, elle veut tout savoir et le bombarde de questions.

C’est très simple, il lui raconte qu’ils se sont rencontrés dans une boîte de nuit à Nancy « Au Chat Noir » quelle coïncidence!

Dès le premier regard, coup de foudre, leurs cœurs se sont mis à battre et Cupidon a fait le reste

Mais ce n’est pas tout, rappelez-vous, notre héros rêvait aussi d’écrire des poésies. Il s’en croyait incapable, mais miracle de l’amour, les rimes sont venues à lui et il a accepté fièrement de réciter à sa maîtresse le poème qu’il a écrit pour sa belle :

Moi je suis un chat au poil tout gris

Je ne suis pas un chat ordinaire

Je n’ai rien d’un chat de gouttière

Toi tu es une toute petite souris

Tu n’es pas une souris ordinaire

Tu détestes les pommes et le gruyère

On dit que la nuit tous les chats sont gris

Mais moi je suis gris le jour aussi

Tu es grise aussi ma petite souris

C’est peut être pour ça qu’on s’apprécie

Et puis c’est notre droit si on a pas envie

De jouer au chat et à la souris

Quand je pose ma patte sur toi

Tu trembles mais pas de froid ni de peur

Et je te trouve si belle moi

Que je te dévores mais avec les yeux et le cœur

Certains diront que c’est pas logique

Mais nous on s’en fiche des critiques

On sera heureux très longtemps

On ne connaîtra jamais la peur

Même qu’on aura des enfants

Des drôles de petites souris qui ronronneront de bonheur.

Voilà donc notre héros contaminé par le virus de l’amour, une maladie dont on aimerait ne jamais guérir. C’est ce que nous lui souhaitons, bien que la vie soit faite de tant d’imprévus.

Il faut se méfier des jamais, des toujours.On n’est pas maître de son destin mais on va croiser les doigts pour lui.

Que d’émotions pour Madame Huant ! Ils se quittent en se promettant de se revoir très vite, de toute façon, la chatière sera toujours ouverte.

En rentrant chez elle, elle est encore toute bouleversée. Elle est très fière d’avoir retrouvé son chat, amoureux, poète et même prêt à devenir papa !

Mais alors pense-t-elle, de ce fait, je vais devenir grand-mère … !!!

Écrit par Cerise

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Voici une suite à l’histoire du « Chat de Madame Huant » proposée par Cerise :

Image du Blog bruixeta.centerblog.net
Source : bruixeta.centerblog.net sur centerblog

Plusieurs mois se sont écoulés. Le virus a enfin été éradiqué et, doucement, la vie a repris son cours.L’heure est désormais au grand ménage chez Madame Huant. Les dernières mites qui tentaient de résister n’ont pas eu d’autre choix que celui de battre en retraite. Mais, à défaut de mites, voilà maintenant Madame Huant envahie par des fourmis….dans les jambes !

Elle ressent un irrésistible besoin de bouger et elle décide d’aller faire une promenade au parc de la Pépinière à Nancy.

Toute joyeuse de pouvoir à nouveau se déplacer sans devoir se justifier, elle marche légère et court vêtue… (vêtue oui mais court ça serait pas raisonnable!) donc elle marche, insouciante , traverse la roseraie, passe devant les manèges où les enfants excités semblent vouloir rattraper le temps perdu, et soudain, au détour d’une allée, elle s’arrête. Au loin, elle aperçoit un chat qui, par sa démarche, lui rappelle étrangement son chat disparu.

Intriguée, surprise et folle de joie tout à la fois, elle le regarde en respectant une certaine distance. Il a changé mais pas de doute c’est bien lui. Elle s’approche discrètement et le détaille des pattes à la tête .

Elle découvre un chat complètement métamorphosé. Il a troqué sa combinaison de ramoneur contre un beau costume gris. Il a l’oeil brillant, la moustache frétillante, la démarche élégante . Il est vraiment très classe!

Mais que nous vaut ce changement radical! se demande-t-elle. Lui que nous avons quitté fréquentant les mauvais quartiers de Vandoeuvre, traînant avec Jack, Berthe, Francis, draguant à droite, draguant à gauche, le cœur battant tantôt pour Minette la catin, tantôt pour Hulotte la petite bourgeoise. Elle retrouve un chat à l’allure désinvolte, qui se promène tranquillement, humant une fleur par-ci, admirant un arbre par-là, chassant délicatement un papillon, et surtout…il n’est pas seul.

Écrit par Cerise

Continuation ICI

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Hulotte est songeuse. On le serait à moins. C’est une période très étrange : un chat-volant (c’est vrai qu’il existe des poissons-volants!!) Mais un chat qui l’emporte dans les airs si haut! Puis il y a aussi des chats couards, elle ne peut voir les choses autrement, en tout cas pas à l’instant… Puis toutes ces vitrines aux volets clos, ces voitures à compter sur les griffes d’une patte, ces trottoirs quasiment déserts avec toutefois quelques passants qui jouent à se masquer…

Une idée fulgurante lui traverse l’esprit, venant réenchanter ses pensées.
Et si elle organisait un bal masqué? Le bal masqué des chats? Y retrouverait-elle tous ces messieurs-chats qui lui font tant tourner la tête?

Au milieu du parc, on mettra une boîte où chacun pourra déposer un mot sur un petit cœur adressé au chat de son choix, dévoilant ses sentiments les plus sincères. Cela lui permettra certainement de voir plus clair.

Eh bien oui, c’est décidé! Et ainsi a été fait !

Le soir du bal, la lune s’était voilé la face d’un épais masque de nuages . Jusqu’au petit matin, les chats ont joué au chat et à la souris, à chat perché, et à toutes sortes de jeux masqués que les humains ne connaissent pas, seulement éclairés par l’éclat de leurs yeux chargés de promesses.

Et les chats ont quitté le bal. Seuls restent dans la boîte les messages destinés à Hulotte.

Pendant que Minette lit celui du Chat derrière un bosquet:

La douceur de ton regard, la chaleur de ta voix
Accompagneront ma nouvelle vie.
Tu seras infidèle, je le serai aussi
Mais je sais que tu m’attendras,
Nous nous retrouverons un jour.

Fantôme découvre le poème de Hulotte :

Coeur brisé…soulevée par une folle énergie…
Vous m’avez sauvé la vie…
Qu’importe qui vous étiez. Vous m’avez appris.
Et chaque soir « l’oeil du chat » me guérit.

Il redevient Faust et sort de sa poche les mots qu’il n’a pas osé glisser dans la boîte, pour Hulotte et pour son alter-ego :

Du haut de ma tour d’ivoire,
Entre les allées fleuries je peux t’entrevoir
Vers un autre tu détournes ton regard
Sans songer à changer ton histoire
J’aimerais tant arriver à t’émouvoir
Qu’une brève seconde dérisoire…

Ces 7 vies on se les partage,
Dos et devant d’une seule image,
Le jour et la nuit , le calme et la rage,
Jekyll et Hide, dandy et sauvage,
Pile et face, peur et courage ?
Tout est bon pour abattre les cages.

Hulotte à son tour se saisit fébrilement des textes qui lui sont adressés ,le cœur envahi d’émotion :

Je ne suis pas le prince des nuées
Comme l’albatros aux ailes brisées
Sur le pont de la vie je rampe
Espérant un jour voler
Vers le diamant de tes yeux et de tes rêves.
Fregull

Je n’ai été qu’un spectre dans ta vie
Un vaisseau fantôme dans la nuit
Des instants volés de poésie
Le temps suspendu à l’infini
Ciel et terre en pleine harmonie
Fantôme

Et le Chat , en route vers son destin répète inlassablement le message de Hulotte :

Sur un arbre, lovés,
Nous avons échangé
Des mots bleus
Des mots bleu-nuit.
Tu as fui.
Es-tu si loin?
« Va je ne te hais point! »

Coécrit par Gudule, Bambou et Margaux

Continuation ICI
 
Tous les épisodes du « Chat de Madame Huant » ICI

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Quelle soirée ! Le chat de Madame Huant a failli être transformé en grenouille, puis en chair à pâté sous les crocs d’Adolf et sa dulcinée a disparu dans les airs. Maintenant, Minette, statue du commandeur, foudroie du regard notre Don Juan de pacotille et d’étranges silhouettes semblent ramper autour de lui. Courageux, peut-être mais pas trop, il détale comme un lièvre.

Le voici devant le domicile de Madame Huant, il s’engouffre par la chatière, mais qu’est-ce ? Une fumée insupportable le fait suffoquer, les mites se jettent sur lui, et une petite voix s’exclame : Papa , pendant qu’un tout petit être vient ronronner contre lui… Et Madame Huant accourt, elle allume une cigarette en poussant des cris de joie qui lui arrachent une quinte de toux. Il est revenu, comme Mathilde, comme l’enfant prodigue, comme… C’en est trop, beaucoup trop. Notre chat se réfugie sur le buffet, toutes griffes sorties.

Et madame Huant exprime son bonheur, elle a bien souffert de son absence … ET elle a adopté Pupuce, cet adorable chaton, ET maintenant ils seront deux à être câlinés, chouchoutés, embrassés etc .. . ET la petite voix devient stridente : Papa, Papa.

ET cette odeur âcre de tabac ! Eh oui, le tabac protège du coronavirus, paraît-il. Nos dirigeants si perspicaces ont d’ailleurs inscrit le tabac dès le début du confinement comme produit de première nécessité. Et ils ne se trompent jamais, comme nous le savons aussi.

Non, non, non, et encore non…

La chatière est restée ouverte ; en trois bonds, le chat de Madame Huant se retrouve dehors . Les premiers frissons de l’aube tremblent à l’horizon quand il voit soudain deux silhouettes trafiquant dans l’ombre. Quelle surprise quand il reconnaît le Père Lafleur, le bouquiniste bien connu, un grand amateur de livres rares, un rat de bibliothèque et un grand ami des chats. Que fait donc cet homme respectable dans la rue? Quel délit commet-il ? Il sort de son manteau avec d’énormes précautions un exemplaire original des Confessions de Saint-Augustin qu’il vient d’échanger avec les Pensées de Pascal dans une édition annotée par l’auteur lui-même. Eh oui, Les bibliothécaires ont mis tous les livres au repos, les bouquinistes ont rangé leurs étals et fermé leurs boutiques, les librairies ont baissé le rideau, et le confinement interdit les échanges non essentiels entre humains. C’est ainsi que notre vieil homme est devenu un délinquant nocturne pour assouvir sa passion des livres rares.

Il va partir la nuit prochaine. Il aimerait bien emmener avec lui le chat de Madame Huant, ce fugueur invétéré qui a encore tant à apprendre; il lui ferait connaître la magie d’un monde libre, il ouvrirait son esprit au monde de la culture…

Devenir le chat du Père Lafleur, pourquoi pas ? Du moins pour un certain temps.

Le départ se passera à la faveur d’un bal masqué au Parc Pouille, des passeurs viendront les chercher pour les conduire à la frontière avec d’autres migrants.

Écrit par Gudule

Suite => Épisode 23

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Hulotte sort d’un rêve? réfléchit, ne comprend pas.

Ces instants pleins comme une lune, un bonheur à portée de main, elle les a vécus. Puis ce molosse, ce perturbateur à maudire, à expédier aux enfers, elle l’a vu. Puis cet envol étrange, une attraction comme celle qui déchaîne les mers et bouscule la gente féminine…

Il lui semblait être enveloppée dans un voile, légère comme une plume (ou comme la mégère apprivoisée) et pourtant, accrochée à une forme et, dans un souffle, ces mots  » je t’aime », une voix chaude qu’elle n’oubliera pas. Hulotte est littéralement bouleversée et cherche à mettre de l’ordre dans ses idées.

Elle se revoit coincée sur l’arbre, Fregull était descendu pour chercher de l’aide, quand cette mystérieuse créature amie de Minette, s’est approchée en disant : « Monte sur mon dos et accroche toi bien ! ». La minute d’après, ils n’étaient pas par terre, mais sur l’arbre à côté dans une branche encore plus haute qu’avant. Quelques sauts plus tard et ils étaient sur le toit du petit kiosque, celui qui est au milieu des parterres des roses.

Il l’a posée sur la toiture et a dit : « Ici c’est le meilleur endroit du parc pour admirer le ciel. Tu vois comme Séléné est majestueuse ce soir ? Mais elle se cache derrière un nuage, car sa beauté pâlit devant la tienne, ma chère Hulotte » Regarde la magnifique nébuleuse avec l’étoile bleue en son milieu. C’est « l’œil du chat ». Oui, nous les chats, nous sommes dans le ciel, n’oublies jamais que nous sommes des animaux sacrés, les égyptiens nous adoraient et à Rome, jusqu’aujourd’hui, tous les chats, même ceux de la rue, sont vénérés comme des rois. Tu es une déesse et une reine.

Mais à présent, il faut que je te laisse partir, rejoindre ton amoureux. Il a de la chance, certainement il est un vrai chat, qui assume ses adresses et maladresses. Moi, pour vivre ma liberté, il faut que je me cache dans l’ombre, que je défende mon territoire grâce à la terreur que j’inspire. Je ne t’accompagne pas, il y a trop de lumière dans les rues. Personne n’osera te molester, car tu es sous ma protection. Et il l’a descendue du toit.

A ce moment-là, la lune est sortie de derrière le nuage. Sa lueur s’est reflétée sur les yeux de Fantôme, comme si l’étoile la plus lumineuse de « l’Oeil du Chat » s’était dédoublée, descendue sur terre et posée sur son museau. Hulotte a pu alors apercevoir ses yeux, qui brillaient de mille feux en la regardant. Ils étaient d’un bleu couleur saphir …comme ceux de Faust !

Mais il avait déjà disparu dans la nuit…A-t-il vraiment dit « Je t’aime » en partant?

Coécrit par Bambou et Margaux

Suite => Épisode 21a

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