Comme par enchantement, Hulotte adopte sans façon la laisse.

Et l’attelage, inhabituel dans notre ville, se met en route pour le parc, Madame Granduc ayant pris toutes les précautions (gants, masque) qui s’imposent.

Hulotte va devant, curieuse et pressée. Les grandes bâtisses, elle les a déjà vues sous divers angles dans ces promenades quotidiennes car c’est une voyageuse…

Peu de voitures, peu de monde, cela lui semble étrange. La police aurait-elle bloqué dans tout le pays les accès à certaines rues  pour piéger le voleur du tableau ?

Elle accélère le pas, suivie de l’œil vigilant de sa maîtresse qui tient bon la laisse.

Le parc est à une demi-heure de marche et elles arrivent à la grille…fermée. Le parc est fermé! Ce virus, sur lequel Hulotte s’est méprise est bien le maître du monde!

Madame Granduc, déçue, hésite. Faire demi-tour après tant de prise de risques et la satisfaction évidente de sa chatte! Elle décide de pousser la balade un peu plus loin jusqu’à une aire de verdure accessible. Là, elle s’assiéra un moment. Quelques mètres encore et  » Oh, surprise! « . Assise sur un banc avec son chat sur les genoux, Madame Huant…Elles ont à peine eu le temps de se saluer que le chat a sauté à terre et s’est réfugié entre les jambes de sa maîtresse. Hulotte a juste eu le temps d’entrevoir un regard énigmatique et une superbe fourrure et ce peu de temps a suffi à calmer toutes ses inquiétudes. Tandis que le chat, toujours tapi, regarde par cette fenêtre improvisée, elle tente d’attirer son attention.

Écrit par Bambou

Suite => Épisode 11
 
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Ce matin, au réveil de sa maîtresse, Hulotte se met à miauler, à se rouler à ses pieds, à minauder, à s’accrocher aux rideaux du salon, à gratter à la porte.

Madame Granduc écarquille les yeux. Qu’arrive-t-il à sa chatte si placide d’habitude? Elle lui ouvre la porte du dehors la sommant, d’un geste impérieux et agacé, de filer prendre l’air.

Mais Hulotte en a décidé autrement. Non seulement elle continue son manège, mais elle saute sur la table où Monsieur Granduc a disposé le petit déjeuner, renversant le lait sur la belle nappe brodée.

Madame Granduc se retient pour ne pas lui envoyer un bol d’eau sur le poil.

En ces circonstances, la pédagogie s’impose, pas d’épreuve de force! Madame Granduc agite la souris préférée mais Hulotte lui tourne le dos, méprisante. C’est alors que Monsieur Granduc intervient tendant une main bienveillante pour une caresse apaisante . Hulotte lui répond par un coup de griffe magistrale qui le laisse pantois.

Qu’envisager? Voir un psy? Ce n’est pas le moment. Prendre la voiture et faire un tour à la campagne, ce n’est pas le moment.

Alors, plus simplement, pourquoi ne pas sortir avec elle tenue en laisse, l’attestation de déplacement autorisant la sortie des animaux? L’emmener jusqu’au parc voisin situé à mi-chemin entre les appartements des deux amies! Ce regain d’intérêt pour elle la calmerait sans doute!

Écrit par Bambou

Suite => Épisode 10

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Attention les fans du Chat de Madame Huant ! Il y a du nouveau : Gudule prête sa plume à Bambou, et Hulotte, une chatte rêveuse et cultivée, entre en scène. Il y a de la romance dans l’air !

Le chat, de retour à la maison, est étonné que Madame Huant lui ouvre grand sa porte et ses bras. Elle a oublié les dernières bêtises, c’est merveilleux. Mais non, elle veut sortir, et c’est impossible sans son chat en raison de la nouvelle réglementation. C’est vrai, il reste la mite. Mais, vous le savez, c’est trop petit et trop farineux pour être relié à une laisse. Le retour du chat est une véritable bénédiction. Elle rayonne de bonheur.

Et, pendant qu’elle s’affaire dans le placard pour trouver collier et laisse, notre chat vit aussi un moment de félicité. Son ouïe parfaite a bien compris, lui qui sait parfaitement reconnaître le pas  discret de Dame souris si tendre sous la dent, la démarche légèrement plus lourde de son compagnon, plus coriace certes, mais aussi plus goûteux… Et il peut les compter , les souris sont là, en grand nombre.

Pendant ce temps, là-bas, quelque part, un peu plus loin ou un peu plus près s’anime un autre chat, un autre être de « papier ».

 Bambou, tu le connais bien, Je te prête la plume avec plaisir.

Écrit par Gudule

Hulotte, la chatte de Madame Granduc, grande amie de Madame Huant, est très triste. Elle pense à ce chat qui a pris tant de risques pour le plus grand bonheur de sa maîtresse, Madame Huant. Les réseaux sociaux en font grand cas et considèrent cet événement comme un exploit : s’introduire au Louvre en chat botté et décrocher la Joconde pour en faire cadeau à sa maîtresse! De surcroît, Madame Granduc parle de ce matou avec une telle admiration dans la voix quand elle revient de prendre son thé : un minou au poil fourni extrêmement doux, une robe digne des plus hautes lignées félines, un regard mystérieux, une discrétion enjôleuse, un miaulement envoûtant. Hulotte en a des sueurs…

Oui, elle est vraiment triste et inquiète. Que devient-il? Car, depuis quelque temps, plus de visites, plus de thé, plus de nouvelles… Elle s’interroge. Ses maîtres écoutent la radio, la télé plus que de coutume et elle reconnaît certains sons « coro »…Corot, le peintre? Aurait-il cette fois subtilisé « Femme à la perle »? Et aurait-il été emprisonné, maltraité peut-être? Elle est malheureuse et naît alors dans sa tête une pressante envie d’agir.

Écrit par Bambou

Suite => Épisode 9

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Et il y a du nouveau. Les dirigeants, soucieux du moral de nos concitoyens, tout autant que du bien-être de nos animaux de compagnie, ont pris un décret lumineux : ne sont désormais plus autorisées à sortir que les personnes accompagnées de leur animal de compagnie.

Et notre chat, qui a finalement décidé de rentrer chez sa maîtresse, remonte maintenant la rue. Il peut ainsi reconnaître Michel-Albert, dit Bébert, qui traîne sa petite poule blanche au bout d’une ficelle. Marie, elle, est traînée par son chien dans une course folle. Maria qui a emprunté le canari de son voisin suit le vol de l’oiseau d’un œil embué par la nostalgie des grands oiseaux chamarrés de son Amérique natale. Un policier, plus loin, vient en aide à un automobiliste qui a oublié son animal de compagnie en collant un papillon sur son pare-brise. Quelle belle image d’harmonie sereine !

Bien involontairement, notre chat vient troubler ce tableau idyllique. Quelqu’un a vu qu’il était seul ; enfin un animal à promener ! Le chat voit le piège se refermer. Il bondit avec toute la force de ses quatre pattes, l’autre de ses deux jambes. Une poursuite s’engage. Tiens, le jogging derrière un chat est certainement autorisé, pensent d’autres quidams qui s’engagent dans la course à la suite de quelques enfants trop heureux de pouvoir se dégourdir les jambes. Le sifflet entre les lèvres, la maréchaussée à son tour donne le rythme de la course.

Grâce aux chutes, aux glissades sur… oui, vous avez compris, la horde des poursuivants est ralentie et notre chat arrive, essoufflé certes, mais libre, chez Madame Huant. Il va pouvoir certainement pouvoir faire une bonne sieste.

Écrit par Gudule

Suite => Épisode 8

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Lorsque le chat de Madame Huant se réveille, Minette est à son chevet ; chatte de rue au grand cœur, elle regrette qu’ils se soient quittés fâchés lors de leur dernière rencontre. Elle est perplexe devant l’importance et la couleur prises par certains organes de notre héros après avoir déjà pris la grosse tête auprès des intellectuels.

Il a faim et lui propose un safari souris. Hélas, elles se sont raréfiées depuis que les renards ont envahi le territoire et la situation s’est aggravée parce que les dernières ont suivi les sachets de purée et les paquets de pâtes. Or, Les humains les ont tous achetés, donc les souris sont toutes dans les maisons. Quelle belle logique ! Minette fait une proposition étrange.

Ainsi, entre chien et loup, à l’heure où noircit la campagne, elle le conduit au parc Pouille. Le parc interdit aux humains est cependant habité dans l’ombre. Les chats attendent l’heure où tous seront gris pour sortir. Mais, à la croisée de deux chemins se tient déjà une réunion du cartel de l’herbe-aux-chats,  présidée par le chat Francis, dit Le Belge après avoir été vu jouant avec une frite devant la buvette. Sont également présents, Bertha, dite la Grosse, Jack, dit l’Eventreur pour sa dextérité à crever les sacs d’ordures ménagères, et bien d’autres chats peu recommandables du secteur.

Francis salue avec circonspection le nouvel arrivant que Minette, surnommée la Catin, lui amène ce soir. Je verrai si je peux t’utiliser, mais j’en doute, déclare-t-il sur un ton péremptoire tout en détaillant d’un regard perçant les particularités physiques de notre chat. Et on lui offre une étrange collation qu’il avale malgré son goût quelque peu étrange car il a faim.

Ensuite, plongé dans un brouillard diffus et une torpeur certaine, il entend vaguement parler des difficultés du commerce de l’herbe, de la guerre des gangs qui sévit dans le parc….Il faut aussi se diversifier et régler le problème des souris…. Francis explique comment en faire venir des régions de l’est, aussi goûteuses que besogneuses pour réoccuper les trottoirs de la ville.

Lorsque le chat de Madame Huant se réveille, il est seul devant Minette furieuse. Il aurait pu la défendre pendant le combat des gangs cette nuit au lieu de dormir. Mais dans son regard se lit aussi le soupçon d’une immense admiration : un chat capable de dormir quand tout le monde s’étripe autour de lui ne peut être qu’un grand chat.

Écrit par : Gudule

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Nous ne pensions pas si bien dire. .. Soudain le chat de Madame Huant se réveille en sursaut, sa maîtresse a bondi de son siège en direction des toilettes, mais la porte a claqué si vite que notre animal favori est resté prisonnier.

A la limite du plus profond désespoir, il médite sur le célèbre vers de Mallarmé : La chair est triste, et j’ai lu tous les livres. Eh oui, pas de minette, et peut-être plus jamais à cause d’un certain coup de pied, il voudrait bien avoir lu tous les livres, un jour, Madame Huant en a acheté un pour caler le pied boiteux de sa table, sinon, rien. Pensées trop tristes. Son regard désabusé erre sur le versant de la montagne de boîtes : carottes en tronçons, petits pois et pois chiches, haricots verts, jaunes, en grains, en sauce, choux de Bruxelles, de Nancy, choucroute d’Alsace. Une vérité effrayante parcourt son esprit, envahit son âme et glace son corps endolori. Des légumes, des légumes et des légumes. Rien pour lui. Il ne va tout de même pas manger ces horreurs  avec du yaourt ou du munster. Madame Huant l’a oublié. Il va mourir, oui, mourir d’inanition et son corps sera jeté dans les poubelles publiques. Non, non et non.

La moutarde lui monte au nez. Et justement, il voit un pot de ce condiment. Il lisse et ajuste les moustaches, dresse la queue, hérisse le poil, fait jaillir un miaulement strident et une griffe de fauve, il donne un coup de patte et le pot explose sur le sol. Un coup par ci sur un paquet de riz, un autre par là sur un sachet de lentilles, et encore un, et encore un. Un ruisseau de féculents glisse sur le sol avec une harmonie de couleurs qui serait du plus bel effet si la colère et un essaim de mites ne venaient pas troubler la vue de notre chat. Un bond sur le côté envoie enfin la colonne de papier hygiénique contre la montagne de légumes qui s’effondre dans le fracas de la tôle froissée. C’est l’apocalypse.

Madame Huant accourt. Tout en glissant et exécutant un magnifique salto sur un morceau de fromage, elle donne un coup de pied sur… Oui, vous avez hélas compris, et notre chat s’enfuit sous une volée d’imprécations qui le poursuivent jusqu’au milieu de la rue : il est un suppôt de Satan, il a le diable au corps, qu’il aille au diable Vauvert. Vous avez compris, Madame Huant fait un foin de tous les diables.

Il est enfin libre, il constate qu’une certaine partie de son anatomie déjà cruellement affectée grossit à vue d’œil en se parant d’une belle couleur entre l’écarlate et le cramoisi ; mais, les émotions l’ayant fatigué, il décide de profiter du beau soleil de printemps pour aller s’allonger sur le bitume chaud de la route déserte.

Écrit par : Gudule

Voir aussi :

Suite => Épisode 6

Le regard du chat de Madame Huant en ce printemps 2020 (épisode 1)
Le Chat de Madame Huant (épisode 2)
Le Chat de Madame Huant (épisode 3)
Le Chat de Madame Huant (épisode 4)

 

Le réveil est sinistre et notre chronique va prendre un ton encore plus dramatique qu’à l’accoutumé. Notre chat sait maintenant que sa maîtresse est confinée à cause d’une épidémie qui touche les humains depuis la Chine. Et le voici enfermé avec elle. Elle lui a installé un vilain récipient empli de sciure. Et sa pudeur alors ! Devant ses yeux danse l’image du paradis perdu de la plate-bande du voisin dont la terre est si fine. Il souffre de toutes les fibres de son corps et de son âme.

Madame Huant a réalisé que les produits qu’elle avait achetés la veille étaient périmés, et depuis le grand matin, elle avale yaourt sur yaourt et d’innombrables portions de ce fromage alsacien qui empeste l’atmosphère. Certes, notre chat comprend qu’il n’est plus question de gaspiller des denrées alimentaires, mais comment survivre dans un endroit aussi confiné quand on a l’esprit, le palais et le nez aussi délicats ?

Comment passer son temps également ? Quelques mites attirées par les pâtes volent sans grand enthousiasme. Piètre consolation. La chasse aux mites est une activité foncièrement décevante. Tout d’abord, c’est trop petit pour jouer. Et puis c’est trop farineux pour être comestible et, comme Madame Huant est de fort mauvaise humeur, il vaut mieux de toute façon ne pas faire de safari mites dans le salon.

Tout en somnolant d’ennui, il remarque que le teint de Madame Huant devient de plus en plus jaune et même  verdâtre, et il s’endort avec un espoir… Et si elle devait sortir pour une raison impérative, peut-être…..

Vous avez compris, chers lecteurs, que la situation va sérieusement s’animer…….

Écrit par : Gudule

Voir aussi :

Suite => Épisode 5

Le regard du chat de Madame Huant en ce printemps 2020 (épisode 1)
Le Chat de Madame Huant (épisode 2)
Le Chat de Madame Huant (épisode 3)

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Quoique rassuré sur le danger qu’aurait pu courir Madame Huant, notre chat a passé une mauvaise nuit. Une question le taraude : pourquoi amasse-t-elle autant de provisions ?

Ce matin, elle s’apprête à sortir. Mais pourquoi cache-t-elle le bas de son visage avec un linge blanc, on dirait un masque. Toujours aussi subtil, il raisonne par comparaison et déduction. Zorro est masqué. Madame Huant va-t-elle partir sauver la veuve et l’orphelin ? Les malfrats  dissimulent aussi leur visage pour ne pas être reconnus. Sa maîtresse est-elle en quête d’un mauvais coup ? Est souvent donné aussi le conseil ; sortez couverts ; Mais il semble que ce conseil pertinent s’adresserait plutôt aux hommes qu’aux femmes.

Perplexe et curieux, il décide de la suivre. Surprise ! Devant le supermarché, une foule se presse,  chariot contre chariot, dans un tohu-bohu d’imprécations, d’invectives, de hurlements, de pleurs de bébés. Les yeux exorbités, la langue pendante, le cheveu en bataille, elle attend l’ouverture. C’est du Zola, pense-t-il. Il a perdu de vue Madame Huant qui s’est glissée dans ce groupement héroïque. La porte s’ouvre, les chariots s’entrechoquent, les pieds s’écrasent, les coups pleuvent, le sang coule, non, pas encore, mais c’est notre chat qui l’imagine.

Il se glisse comme il sait si bien le faire, mais… Oh! La sale bête ! Et un colosse planté à l’entrée du magasin lui assène un coup de pied violent sur une partie délicate de sa personne que notre exquise éducation nous interdit de nommer plus précisément…

Quand Madame Huant rentre, on voit bien qu’elle est allée au supermarché car elle a un œil au beurre noir, les genoux en compote et la tête comme une citrouille, elle rapporte aussi une demi-palette de yaourts et une dizaine de fromages alsaciens fortement odorants. Je n’ai pas pu te rapporter de lait, soupire-t-elle à notre chat sans remarquer le gonflement suspect de la partie délicate citée précédemment. Eh oui, c’est la guerre comme l’a dit le président, a-t-elle ajouté dans un avant-dernier souffle avant de retrouver son siège entre boîtes et paquets.

Note chat a compris, c’est vraiment la guerre, comme en 14-18, avec des tranchées dans chaque salon, dans les salles de bain, dans les caves et les greniers. Toujours aussi pertinent, il décide d’aller se coucher pour essayer d’oublier, en particulier ses deux énormes souffrances : celle qui atteint l’élément le plus précieux de son anatomie et celle qui va l’obliger à consommer ces yaourts qu’il déteste au lieu du bon lait habituel.

Écrit par : Gudule

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Voir aussi :

Suite : Épisode 4

Le regard du Chat de Madame Huant en ce printemps 2020 (1er épisode)

Le Chat de Madame Huant (épisode 2)

Ce matin, il fait beau après des jours de pluie, le chat de Madame Huant se décide à sortir pour poursuivre son enquête et apprendre ce qu’est un virus.

Minette qui l’attendait devant la maison miaule de rire en écoutant ses élucubrations de la veille. C’est lui qui est un c*****d. A force de fréquenter les éminences distinguées de Gens de Plume, il ne comprend plus rien au vocabulaire de la rue. Notre chat se défend : Lui est interdite l’entrée du Charmois, domaine défendu et balisé  par un monstre au pelage tout noir qui règne en maître dans le lieu et le coeur des occupants. Relégué à l’extérieur au mieux sur un rebord de fenêtre, il ne peut saisir que des bribes de poésie, un trait de pastel, une ombre sur un tableau, un angle de stéatite sculpté ou une demi-date de l’histoire de Vandoeuvre. C’est une grande frustration pour lui et se faire traiter de bobo prétentieux et de snob invétéré par la minette alors qu’il n’a pas accès à la culture  lui est insupportable. Il s’éloigne dépité, jurant qu’il crachera la prochaine fois qu’il la verra.

Mais la chance sourit à notre apprenti détective dans la résolution de son enquête. Deux gamins libérés enfin de la corvée d’aller au collège parlent de virus. Et cette fois-ci, il comprend bien. Ils ont un virus dans leur ordinateur et pour manifester leur joie de ne pouvoir faire les devoirs envoyés par le collège, ils descellent le poteau qui interdit le stationnement dans la rue, ils le font avec brio, signe d’une certaine expérience en la matière.

Tout va bien. Madame Huant n’a pas d’ordinateur, elle ne risque rien.

Il rentre à la maison. Et pour se remettre de son altercation avec Minette et se féliciter d’avoir trouvé ce qu’est un virus, il part faire une bonne sieste réparatrice.

Écrit par : Gudule

Voir aussi :

Le Regard du Chat de Madame Huant en ce Printemps 2020 (épisode 1)

Le Chat de Madame Huant (épisode 3)

 

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Le chat de Madame Huant ne comprend plus sa maîtresse. Durant toute la semaine, elle a accumulé et empilé des boîtes et des boîtes, et un ensemble hétéroclite de provisions dans son salon. Le spectacle qu’elle offre lorsqu’elle regarde son émission favorite, coincée entre un monceau de paquets de pâtes et des colonnes de papier hygiénique afflige notre pauvre chat si sensible à l’esthétique des lieux et au bien-être de sa maîtresse.

 Curieux et futé de nature, il essaie de comprendre la raison de ce comportement. Il serait question d’un virus, notion qui lui paraît moins inquiétante que ce qu’il a cru entendre : « c*****d » de virus.  Le terme a une consonance triviale. Qu’arrive-t-il à Madame Huant dont le vocabulaire est toujours élégant et choisi avec soin ? Notre chat a déjà entendu ce terme échangé entre deux automobilistes qui s’étaient ensuite empoignés avec vigueur. En enquêteur subtil et avisé, il fait le rapprochement, ou du moins essaie de le faire. Un c*****d doit être une personne agressive. Quelqu’un menace peut-être Madame Huant ; les boîtes qu’elle a accumulées, oui, ce sont des armes pour se défendre, si les six verrous de sa porte ne s’avèrent pas suffisants pour la protéger et, retranchée derrière les rouleaux et les paquets, elle peut ainsi lutter contre l’ennemi, imitant les valeureux combattants de la guerre 14-18.

Bercé par cette image héroïque de Madame Huant, il s’endort du sommeil du juste..

Dans un prochain épisode…… Chut…..

Écrit par : Gudule

Suite : Épisode 2